Myriam en région, épisode 3: La tempête de la Saint-Valentin
Mise en garde: ce récit est une pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
14 février 2014 : Myriam se rend au travail à pied comme d’habitude en dépit de la mauvaise température. C’est sa première tempête de neige à Rivière-du-Loup. Cela va bientôt faire cinq ans que Myriam vit au Québec mais elle n’a jamais vécu une tempête de la sorte : le vent souffle tellement fort que les maisons semblent trembler. Il y a très peu de voitures sur les routes mais malgré tout, Myriam n’est pas très rassurée : le chemin qu’elle doit emprunter pour arriver au bureau ne comporte pas de trottoir et n’est décidément pas du tout adapté pour les piétons. Elle a bien pensé à appeler pour dire qu’elle ne viendrait pas travailler mais elle n’a pas osé, d’autant plus que l’atmosphère au travail n’est pas des plus roses en ce moment (sans mauvais jeu de mots aucun en cette période de Saint‑Valentin). Il y a quelques jours, Cassandre, qui porte le titre pompeux de « directrice du développement organisationnel » s’est adressée à Myriam sur un ton qu’elle n’a pas apprécié. En fait, elle lui a parlé comme à une adulte qui aurait quatre ans d’âge mental. Comme ce n’était pas la première fois et qu’il ne faut pas pousser mémé dans les orties, Myriam a gentiment remis Cassandre à sa place : « Lorsque je viens te poser une question concernant ma feuille de temps, ce n’est pas pour polémiquer, je cherche juste à comprendre, donc ce n’est pas la peine de prendre un ton exaspéré ». Et vlan! Prend ça dans les dents! Cassandre n’a pas du tout apprécié qu’on lui tienne tête et Myriam l’apprendra plus tard à ses dépens.
En arrivant au travail, Myriam apprend qu’en raison de la tempête, le bureau a décidé de donner congé aux employés et Annie, sa maître de stage, lui propose gentiment de la raccompagner en voiture. Avant de partir, Annie et Myriam doivent convenir ensemble d'une date pour discuter d’un dossier et Myriam remarque furtivement que dans l’agenda d’Annie, une réunion est prévue avec Cassandre et que ce rendez-vous est intitulé « Myriam ». Annie sait que Myriam sait… Cependant, elle ne mentionne rien à propos de cette fameuse rencontre et Myriam de son côté fait comme si de rien n’était. Sur le chemin du retour, alors qu’Annie reconduit Myriam chez elle, cette dernière se risque à poser des questions concernant les possibilités d’emploi au sein de l’entreprise et entre autres, sur les salaires versés aux cadres. Annie est mal l’aise. Elle ne répond pas directement à la question et lui dit simplement que le salaire des cadres est fixe et peut être « bonifié » en fonction de certains facteurs dont notamment l’exemplarité du travail, et l’assiduité dans les dossiers. Eh ben! Ça nous fait une belle jambe…On avait dit à Myriam (dans le « on » il faut compter Annie) que lorsqu’on recrutait des stagiaires en région, c’était généralement pour les embaucher par la suite, surtout après le temps et l’argent que l’entreprise allait investir pour les former. Le stage se termine fin avril et à ce jour, pas l’once d’une proposition d’embauche…Bon…Myriam pense intérieurement : Ça sent pas bon tout ça….ç’a l’air qu’il va falloir commencer à envoyer des CV ma petite Myriam….
Petite consolation tout de même : la veille, Amélie (de Place aux Jeunes en Région) avait convié plusieurs jeunes adultes nouvellement arrivés dans la région à une activité organisée par la Jeune Chambre de Commerce de Rivière-du-Loup. Cette activité en l’honneur de la Saint-Valentin, avait pour thème le vin et le chocolat.
Du vin, du chocolat, et un magnifique paysage recouvert de neige : que demander de plus romantique pour la Saint-Valentin? :)
À suivre
